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Politique familiale et SPPE : l’Unaf auditionnée à l’Assemblée nationale

Mercredi 27 septembre 2023, Marie-Andrée Blanc, Présidente de l’Unaf et Guillemette Leneveu, Directrice générale, ont rencontré la Députée, Annie Genevard (Doubs, LR) sur la politique familiale. Les échanges avec la députée ont notamment porté sur les propositions phares portées par l'Unaf et gage de réussite pour le service public de la petite enfance, en lien avec l'article 10 du projet de loi Plein emploi ainsi que le congé parental et sur le pouvoir d'achat des familles lié à l'inflation. Claire Ménard, Chargée des relations parlementaires les accompagnait.

Politique familiale et SPPE : l'Unaf auditionnée à l'Assemblée nationale

Petite enfance (Service public d’accueil de la petite enfance – SPPE – en lien avec l’article 10 du projet de loi Plein emploi ainsi que le congé parental)

L’Unaf a ainsi rappelé sa position sur le SPPE : organiser un parcours d’accueil jusqu’aux 3 ans de l’enfant, permettant aux parents de ralentir ou de suspendre leur activité professionnelle, et garantissant solutions d’accueil de qualité et accessible financièrement.

Les trois propositions phares portées par l’Unaf sont les trois conditions de réussite pour le SPPE :

L’Unaf a fait part de ses inquiétudes sur ce sujet de l’accueil de la petite enfance :

Pouvoir d’achat des familles/ Inflation/prestations familiales

Les travaux en cours du HCFEA sur la revalorisation des prestations familiales en période de forte inflation montrent un impact considérable sur les familles avec enfant(s).

En temps ordinaire, les ménages avec enfants à charge présentent plus fréquemment que les autres une fragilité budgétaire conséquente. L’inflation augmente le décalage entre besoins et ressources. Ce constat est démontré avec l’apport des budgets types de l’Unaf, notamment du fait de l’inflation sur les produits alimentaires.

Les ménages avec enfants ont davantage que les autres, été contraints de modifier leur consommation : l’impact de l’inflation est plus fort sur les familles avec enfant(s) car les budgets de ces derniers étaient déjà plus souvent serrés, avec moins de marges de manœuvre, que ceux des autres structures de ménages.

L’Unaf formule dès lors les propositions suivantes :

A ce titre, et parce que les risques de poussée inflationniste sont encore présents, la future réforme du Complément Mode de Garde (CMG), qui se fixe pour objectif de baisser le coût du recours aux assistants maternels, serait hautement insatisfaisante si elle aboutissait en fait à une hausse de ce coût pour 43% des situations d’utilisation, comme cela serait le cas dans la rédaction actuelle de la réforme (LFSS pour 2023, effet en 2025).

Concernant la revalorisation des prestations familiales, qui se fait annuellement en 1er avril tous les ans, en période de forte inflation, il est nécessaire d’accélérer l’ajustement des montants et plafonds des prestations sociales et familiales.

Le système actuel de revalorisation ne permet pas de maintenir le pouvoir d’achat des familles avec charge d’enfants, d’autant plus qu’il s’ajoute à un décrochage marqué de l’évolution des prestations familiales depuis vingt ans. Les prestations, de par leur système d’indexation, s’adaptent avec trop de retard aux hausses brutales de prix et fragilisent d’autant plus les familles avec enfant(s).

Les propositions de l’Unaf sont sur ce point les suivantes :

L’Unaf a également alerté la Députée sur la question des plafonds appliqués pour bénéficier des prestations sociales et familiales avec des effets forts d’exclusion ou des réductions de ces prestations.

Les parents des classes moyennes sont les premières victimes de cette faible revalorisation des plafonds, face à des dépenses, en particulier de logement, qui n’ont pas cessé de progresser.

Un remplacement du taux réduit de l’Allocation de base de la Paje par son taux plein. En effet, depuis 2014, cette allocation mensuelle sous conditions de ressources a été divisée par deux pour les ménages situés au cœur des classes moyennes par l’ajout d’un second plafond. Supprimer ce 2e plafond aurait pour effet d’améliorer le niveau de vie de nombreux parents de jeunes enfants situés entre 1300€ et 2000€ de niveau de vie par UC.

La « base mensuelle » (BMAF) qui sert au calcul des prestations familiales a perdu en 20 ans

5 % de son pouvoir d’achat en raison de gels et de décalages successifs, et par érosion naturelle (décalage salaires/inflation). Si on le compare au niveau de vie moyenne et au salaire moyen le décrochage est encore plus important : une évolution de la BMAF inférieure de 17,7% par rapport au niveau de vie moyenne et de 21,4% par rapport au salaire moyen entre 1998 et 2019. Il serait aussi légitime qu’opportun de réévaluer substantiellement la BMAF à proportion.

De même, entre 1998 et 2019, la revalorisation des plafonds et des seuils de ressources des prestations familiales a été inférieure de 4% à l’inflation, de 17% à l’évolution du niveau de vie moyen et de 21% de celle du salaire moyen. Par conséquent, sur l’ensemble de la période, la sélectivité des prestations familiales s’est accentuée, resserrant l’accès au bénéfice des prestations sous conditions de ressources ou au montant maximal des prestations modulées en fonction des ressources vers les familles les plus modestes. Cet effet plafond persistera en 2023 du fait de l’inflation. La Commission des Comptes de la Sécurité Sociale confirme un effet plafond important en 2023 sur les prestations : responsable de 0,7 point à la baisse des dépenses de prestations légales. L’Unaf demande qu’une revalorisation substantielle de l’ensemble des plafonds soit actée pour tenir compte de cette situation d’éviction importante de familles du bénéfice de certaines prestations ou de leurs montants complets.

Cette présentation a été l’occasion de plusieurs échanges avec la Députée aux objets suivants :

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